A new start ? [PV]

Le retour à la réalité avait été difficile pour beaucoup. David était plus ou moins joyeux de revenir à Los Angeles, contrairement à d’autres. Pour la plupart de ses proches, le départ de l’île avait été regretté. Etant un garçon qui savait s’adapter à tout mode de vie en toutes circonstances, le retour n’avai pas été trop dur pour sa part. Néanmoins il comprenait que pour d’autres cela avait été autrement. Tout ce monde qui croule vers vous, l’esprit remplit d’interrogations. Retrouver ses proches d’autrefois, qui n’en revenait d’avoir récupérer leurs disparus. Il avait d’ailleurs été complexe de tout raconter, du mieux possible leur aventure à la presse. Les rescapés n’ont d’ailleurs pas tout dévoilé, ils s’était bien mis d’accord avant. Ce qui s’était passé sur l’île devait rester sur lîle. Comme ils s’y attendaient, certaines personnes ne les crurent pas, mais il était insoluble de penser que quarantes personnes racontent la même histoire..

Bref, diplomé, marié. Tout avait plutôt bien commencer pour le jeune homme. Mais la dépression de tout ses proches, dont sa femme, le démoralisèrent lui aussi. Mais il ne perdait pas espoir, David tentait de conserver sa bonne humeur malgré tout, si lui aussi divaguait, qui allait pouvoir sauver tout le monde ? Sauver tout le monde.. Comme si il en était capable ! Il aimerait seulement s’en convaincre. S’il arrivait ne serait-ce qu’à redonner de la joie de vivre à Cherry, ce serait déjà une belle victoire !

Main dans la main, les jeunes mariés se promenaient, dans un lieu pas vraiment représentatif de jeunes mariés. Non ils ne se balladaient pas dans un beau parc ou jardin fleuri, au milieu des roses roses. Ils venaient d’innocement rentrer dans le cimetière ‘chaleureusement offert par le maire de Los Angeles’, ce cimetière était censé être la réplique exacte de celui de l’île. Nonobstant, David ne le trouvait pas si ressemblant que ça avec celui d’origine. Pour lui il manquait pas mal de détail.
Enfin, un cimetière n’était donc pas l’endroit rêvé pour un couple, mais cet endroit représentait beaucoup pour Cherry et David.


« Tu te rappelles, la fois où on s’était disputés sur l’île ici ? C’est aussi la première fois où je t’ai dis que je t’aimais »


Il lança un regard doux à sa femme, accompagné d’un faible sourire. David faisait tout pour ne pas que Cherry s’enfonce encore plus loin dans le gouffre. Il l’obligeait à sortir, à voir du monde, à ne pas rester seule.. Mais il préférait encore qu’elle passe du temps avec lui. C’est pourquoi il en profitait en cette fin d’après midi.

« Non, ce n’est pas notre cimetière David. »

Ce n’était pas aujourd’hui encore qu’il allait réussir à la rendre heureuse. David avait peur, peur de ne plus jamais revoir le visage rayonnant de la Cherry de l’île, de ne plus jamais voir ses yeux pétillants de joie, de ne plus jamais voir ses lèvres (ô tant de fois comtemplées) s’étirer en un sourire. S’était dur à dire, mais il avait l’impression de n’avoir plus qu’une poupée à l’effigie de ce qui devrait être sa femme. Sinon, le reste était vide, Cherry était vide. David se demandait si l’amerner ici n’allait pas agraver les choses. Lorsqu’elle se blotit, il sentit bien qu’elle n’étais pas à l’aise ici.

« Oui, tu as raison. »

Il pensait que le silence allait reprendre ça place, que David allait devoir se creuser les méninges pour trouver un sujet de conversation potable, mais non. Contre toute attente, ce fut Cherry qui reprit la parole en première. En plus de ça, ce qu’elle lui dit n’était pas empreint à la dépression.

« Il s’était mis à pleuvoir quand tu t’es pris une veste »

Le fait de savoir que Cherry se rappelait de ce détail, réchauffa le cœur de David. Elle n’était donc pas si vide que ça cette poupée. Effetivement il avait plut ce jour-là, il s’en rappelait également. Comme si s’était hier d’ailleurs. Ce fut peut-être bien le jour le plus horrible pour lui sur l’île. Cherry émit un petit rire, qui n’était pas vraiment le sien, il le sentait, il le savait.

« Ouais, un sacré rateau même ! J'étais complètement perdu. »

Un sourire sans joie accompagna cette réplique. Après réflexion, le beau brun ne désirait pas s’attarder sur ce souvenir. La suite était bien trop vieille et blessante pour qu’il se la remémore, bien que la fin fut plutôt heureuse. Enfin, jusqu’au retour à Los Angeles du moins.. David avait du mal à accepter le fait qu’ils ne pouvaient pas être aussi heureux ici que sur l’île. Pour lui, peu importe l’endroit, du moment qu’il y avait Cherry, il ne pouvait être que joyeux ! Ce qui n’était pas le cas de la jolie brune apparement. Quoique, l’île n’était pas un endroit comme les autres, s’était certainement pour cette raison que ce n’était pas pareil pour elle.

« En fait tu sais, j’avais peur que tu saches pour Ava. C’est pour ça que je suis partie en plus il y avait Ma… »

Oui, David s’était bien douté qu’il devait y avoir un rapport avec son secret. Secret qui finalement n’était pas si dramatique qu’elle le pensait, puisqu’elle n’était coupable de rien du tout. Mr O l’avait fait venir dans l’unique but de la faire encore plus culpabiliser, elle lui faisait un pion en plus dans son immense plateau de jeu qu’était l’île. Néanmoins, malgré leurs petits soucis et le fait d’être sur une île, Cherry était beaucoup plus heureuse là-bas qu’elle ne l’es ici, David en est conscient.

« T’avais rien fais de mal au final ! »

Puis vint la suite de sa phrase. Dans laquelle elle évoqua Mattews, pas entièrement du moins ! S’était un sujet pas très abordable pour le jeune couple. Il y avait eu tellement, et ce n’était sûrement pas terminé.

« Fais pas comme dans Harry Potter, j’ai l’impression que Mattews est devenu Voldemort à force ne plus pouvoir prononcer son nom en entier. »

Ces mots étaient sortis tout seuls. S’il avait pu, il se serait sans doute retenue, car il savait que cela allait faire du mal à Cherry. Toutefois, il fallait accepter la vérité, David lui, était réaliste. Il fallait admettre ce qu’il était arrivé. La pression qu’il ressentit dans sa main n’arrangea pas les choses. Sa femme avait vraiment l’air à bout.

« Pardon. Mais t’en fais pas, c’est du passé maintenant » dit-il tout en embrassant ses cheveux, qui sentaient la cerise au passage.. « Tu ne m’as jamais dit, mon secret t’as choqué non ? »

Oui, le changement de conversation avait été fait exprès...

En fait, Cherry comprit qu’elle et son mari étaient enfermés dans une roue infernale. David s’inquiétait lorsque Cherry était triste, et Cherry devenait de plus en plus triste lorsqu’elle comprenait qu’elle avait inquiété David. C’était la chute libre dans ce cercle vicieux. Aucun d’eux n’avait été confronté à une chose pareille auparavant, et il leur était donc impossible de rompre cette chute d’un claquement de doigts. Et la brune était incapable d’en parler. Il y avait suffisament de choses à dire comme ça.

« Oui, tu as raison. »

Cette phrase lui brisa le cœur. Elle n’était pourtant pas si importante dans la discussion, mais Cherry eut l’impression d’y lire la résignation de David. C’était comme si il avait prononcé à voix haute « Zut, j’ai raté mon coup ! » et Cherry s’en voulut. Personne n’est jamais heureux de rater son coup, que ce soit malsain ou au contraire, bénéfique. L’oreille plaquée contre son torse, l’ancienne Miss Williams entendait les battements du cœur de son bien-aimé. Elle fut incapable de dire pourquoi, mais ce battement était différent de celui qu’il avait sur l’île. En revenant ici, tout avait changé.

La vraie Cherry, celle qui était cachée tout au profond de son être aurait continué à charier David pendant une bonne demi-heure. Mais elle n’était plus là. Ou plutôt, il lui était encore impossible de refaire surface. Non seulement, elle était très affaiblie, mais en plus, un énorme boulet était accroché à elle, l’empêchant d’exécuter le moindre mouvement. Et elle savait que David était au courant, et qu’il avait épousée la Cherry tout au fond, pas la coquille vide qu’elle était devenue.

Lorsqu’elle s’expliqua, il ne lui en voulut pas. Elle ne pu que remarquer à quel point ils avaient muri. Il y a quatre ans encore, cela aurait débouché sur une dispute. Ils auraient fini par ne plus se parler pendant deux semaines avant de revenir finalement l’un vers l’autre en tentant d’être « ami » sans vraiment y arriver. Si Cherry avait sur dès le départ que les sentiments qu’elle éprouvait pour David étaient réciproque, tout aurait été beaucoup plus simple. Mais les souvenirs étaient la chose qui lui était désormais le plus précieux. Elle ne pouvait pas regretter quoi que ce soit.

« Si tu crois que je n’y suis pour rien pour Ava, Dieu ne m’aurait pas punie en me rendant aussi anonyme et vide. »

Les mots étaient sortis d’eux-mêmes, froids et brutaux. Cherry n’avait pas réfléchi. Voilà une chose qu’elle regrettait. Elle murmura du bout des lèvres une excuse et se retint de fondre en larmes. Cela lui arrivait de plus en plus souvent. Elle avait envie de pleurer pour des choses ridicules et avait souvent beaucoup de mal à se retenir. Lorsque David évoqua Harry Potter, Cherry sourit de bon cœur. C’était pour ça qu’elle avait épousé David. Chaque phrase qu’il prononçait semblait avoir été dite au hasard, comme s’il ne contrôlait pas le flot de mot qui sortait de sa bouche, et pourtant, tout était parfaitement ordonné. Elle était charmée à chaque nouveau mot qu’il prononçait. Souvent, elle avait pensé que si elle venait à mourir avant lui, elle le suvirait partout sous forme de fantôme pour l’entendre parler, encore et encore. Mais les fantômes n’existaient pas… Ou plutôt plus… Car sur l’île, ses amis étaient des revenants. Mais tout était fini désormais.

« C’est du passé maintenant. » dit-il en parlant de Mattews. Cherry ferma les yeux. Elle n’avait pas revu Mattews depuis leur retour à Los Angeles. Leur histoire était du passé. Il devait être avec Azur, et elle était mariée. David avait raison. Ce n’était que du passé… Mais pourquoi en était-elle si peu convaincue ?

A son grand bonheur, il changea de conversation en lui embrassant les cheveux, comme s’il avait lu dans ses pensées. Il était vraiment incroyable. Elle approcha ses lèvres des siennes en retrouvant le désir de quelque chose pour la première fois depuis longtemps et un mince sourire s’installa sur ses lèvres tandis qu’elle s’approchait de celle du garçon. Le sourire était mince, certes, mais il s’agissait d’un vrai de vrai.

Malheureusement, ce dernier s’évapora lorsqu’elle comprit la question de son mari. Avant même d’effleurer la bouche de David, celle de Cherry prit la direction opposée. Elle réfléchit quelques secondes. Devait-elle lui dire la vérité ? Cela n’envenimerait-il pas plus les choses ? Mais Cherry était si fatiguée de mentir à ses meilleurs amis sur son état. David était la personne la plus importante pour elle, elle se devait d’être sincère.

« Je sais que tu n’as pas falsifié ton diplôme. » Marmona-t-elle.

Mensonge. On en avait eu la preuve, et David n’avait pas démenti. Mais elle aurait tant voulu que ce mensonge soit vrai, rien que pour qu’une chose au moins puisse s’arranger.

« Tu es trop honnête pour ça… N’est-ce pas ? »

Elle l’embrassa rapidement au coin des lèvres en attendant sa réponde. Mais à quoi jouait-elle ?

[Désolée Davidette, c’est un peu répétitif et pleins de fautes d’orthographe mais je commate ><]

Ils avaient beau s’être déjà enlacés plus d’une fois évidemment, David avait l’impression de découvrir quelque chose de plus à chaque fois. Comme si, Cherry renfermait des milliers de mystères et secrets, qu’il décryptait petit à petit au cours du temps. Il l’a comprenait de plus en plus, il se devait de la faire d’ailleurs, s’il voulait avoir une chance de la sortir de sa part d’ombre. Le problème, c’est que le jeune médecin avait la désagréable impression que plus il essayait de la rendre heureuse, plus ça le rendait malheureux lui. Mais il s’était promis de rester fort, il ne devait pas tomber, bien que la chute était proche.

« Si tu crois que je n’y suis pour rien pour Ava, Dieu ne m’aurait pas punie en me rendant si anonyme et vide. »

En entendant cette phrase, le garçon ressera son emprise autour de sa femme. S’était exactement le genre de chose qu’il ne voulait pas entendre sortir de sa bouche. Ces mots lui donnaient envie de tout foutre en l’air autour de lui, de détruire ce cimetière qui n’était pas le leur comme l’avait si bien dit Cherry. Ces excès de colère se provoquaient de plus en plus souvent et de plus en plus facilement, il apprenait à prendre sur lui, il ne tenait pas à ce que la jolie brune le voie dans cet état. Ce serait la preuve que leur union est vouée à vivre dans le noir à jamais, ça il ne l’accepterait pas, il se battrait jusqu’au bout. Se rendant compte qu’il risquait de l’empêcher de respirer s’il l’a serrait encore un peu, il se détendit. Ce qui n’était pas le cas de ces mots.

« Noooon ! Tu n’es pas anonyme, tu es Cherry Williams Evans, ma femme ! »

Le volume de sa voix n’avait nullement augmenté, il faisait toujours attention à ne pas hausser le ton. David était revenu encore plus possessif de l’île. Oui, Cherry était sa femme, pour rien au monde il ne voudrais l’échanger. Une excuse traversa la bouche de Madame Evans. Il n’aimait pas l’entendre s’excuser. Elle n’avait rien à se faire pardonner d’après lui. Mais depuis qu’ils étaient rentrés, elle avait la facheuse manie de croire que tout est de sa faute, elle était devenue très faible psychologiquement. Il n’avait d’ailleurs pour l’instant jamais osé ui en parler, mais peut-être que si elle consultait un spécialiste ou un psychologue, les choses pourraient s’arranger ne serait-ce qu’un peu. Il gardait ce sujet pour lui, peut-être l’évoquera-t-il dans un futur proche.

Il prit son sourire sincère (il était certain qu’il l’était) comme une victoire personnelle. Au moins il aura réussi à la faire sourire aujourd’hui. David avait limite envie de le marquer quelque part, histoire de se souvenir de ce moment. Mais il ne le fera pas. Plutôt que de noter une amélioration, il aurait mieux fait de remarquer de Cherry prenait enfin l’initiative de faire quelque chose pour avoir l’air d’un couple amoureux. Bien qu’il ne doutait absolument pas de ses sentiments. Il vit un mince sourire étirer ses lèvres. Seulement, il semblait que sa question ai cassé toute l’ambiance qu’il avait eu tant de mal à installer. Encore une faute pour David !

Sa réponse fut des plus étonnante, étant donné que s’était une affirmation. Elle avait l’air certaine qu’il n’avait jamais falsifié de diplôme. Chose qui était fausse. Il avait bel et bien copié ce foutu diplôme. Il n’en était pas fier évidemment. Comme il l’avait préssentit à ce sujet, tout le monde fut très déçu de lui. D’un coup on oublia toutes les personnes qu’ils avaient pu sauver ou guérir. On se souvenait juste que David Evans était un imposteur qui avait falsifié son diplôme. C’est pour cela que repasser l’examen fut comme un défi pour lui, il voulait prouver à tout le monde qu’à présent il était capable de l’obtenir Ce qu’il avait réussi d’ailleurs. Cependant, cela n’effaçait pas toutes ses erreurs précédentes. S’il y avait bien une personne qu’il ne voulait pas voir dégouter de lui, s’était Cherry. Ce n’était pas pour rien qu’il avait refusé de lui dévoiler son secret sur l’île. Il était bien trop lâche et immature pour assumer sa faute à l’époque.

« J’étais jeune, flemmard, je n’avais pas le sens des responsabilités. Pourtant je voulais vraiment rentrer à l’hôpital. J’avais trop honte de moi, c’est pour cette raison que j’arrivais pas à te le dire. »

Pour le moment, s’était Cherry qui faisait l’enfant avec sa question, avant de lui déposer un baiser au coin des lèvres. Ce n’était pas du tout suffisant pour David. Il en voulait plus, toujours plus lorsqu’il s’agissait d’elle. Ca en venait limite effrayant.

« Je suis en tout cas assez honnête pour te dire que je t’aime. »

Il prit son visage d’ange entres ses mains, l’a gratifia d’un regard remplit d’excuses, et approcha ses lèvres des siennes. Sans savoir dire pourquoi, il avait peur de sa réaction. Depuis qu’ils étaient à Los Angeles et que Cherry déprimait, il avait peur qu’elle le repousse ou bien de la brutaliser. C’est pour ça qu’il y allait doucement, alors qu’en réalité il avait une folle envie de la serrer fort dans ses bras et de l’embrasser fougueuseument.

Cherry se demandait souvent comment une fille comme elle avait fini par épouser un homme tel que David. Il était aussi parfait qu’elle était égoïste, capricieuse et perfide. A chaque mot qu’il prononçait, elle se sentait encore plus amoureuse de lui que la seconde précédente, et cela lui brisait encore plus le cœur car elle n’avait qu’une vague idée de ce qu’elle lui faisait en arrivant pas à être heureuse, chose qui aurait rendu leur couple beaucoup plus joyeux. De jour en jour, elle se convainquait seule que sans elle, il serait beaucoup plus heureux, mais elle se rappelait systématiquement à l’ordre lorsqu’elle regardait à nouveau ses prunelles bleutées qui la fascinaient tant…

« Noooon ! Tu n’es pas anonyme, tu es Cherry Williams Evans, ma femme ! »

Elle enfonça son nez contre le torse de son époux. Même si cela n’arrangeait en rien la situation, elle se sentit provisoirement appaisée, comme si David lui avait donné une once de son cœur. Dire qu’ils avaient mis tout ce temps pour enfin se trouver, et voilà qu’elle fichait tout en l’air. La chance décida que David était quelqu’un d’absolument adorable, qui donc, ne lui en voulut pas trop. Mrs Evans dut néanmoins admettre que si les rôles étaient inversés, son égoïste aurait été plus fort que tout et elle aurait été incapable de lui venir en aide.

« Merci d’exister, merci d’exister, merci d’exister… » répéta-t-elle plus pour elle-même que pour qu’il ne l’entende.

Elle tenta tant bien que mal d’oublier les phrases qui suivirent, mais malgré tous ses efforts, elle n’y parvenait pas. Elle avait envie d’hurler, et de poser des milliards de questions, mais elle n’en eut pas la force. Les mêmes mots faisaient écho dans sa tête et elle pria pour que ce ne soit pas David qui les aie prononcées.

« J’étais jeune, flemmard, je n’avais pas le sens des responsabilités. Pourtant je voulais vraiment rentrer à l’hôpital. J’avais trop honte de moi, c’est pour cette raison que j’arrivais pas à te le dire. »

Pendant quelques instants, Cherry fut en proie à une forte émotion, ce qui se traduisit sur ses traits par un air d’extrême perplexité, comme nombre de ses sentiments. Mais elle n’ajouta rien de plus durant un moment. Le choc remplaçait sa conscience. Cela voulait-donc dire que David l’avait fait ?

Elle n’écouta même pas la déclaration qui suivit et laissa David l’embrasser sans même comprendre ce qui se passait. Incapable de prononcer un mot, de faire un geste, elle observait son bien-aimé dans les yeux, comme s’il l’avait trahie, ce qu’il ne ferait naturellement jamais de toute sa vie. Le regard empli de regrets qu’elle voyait ne lui semblait pas suffisant, mais elle songea qu’elle cherchait juste une excuse pour se disputer avec lui.

Cherry desserra son étreinte et regarda avec force une tombe, pour éviter de se mettre à pleurer. Elle tentait de se convaincre du mieux qu’elle le pouvait de ne pas faire un cake de cette histoire, elle-même ayant caché une lettre la mettant en danger, mais elle n’y parvenait pas. Un long et lourd silence prit place de la scène.

Cherry pensa. Elle pensa qu’elle avait toujours idéalisé David, et que de savoir qu’il était lui aussi capable de faire des erreurs lui était une conception tellement incroyable qu’elle aurait eu la même réaction si on lui avait dit qu’Ava était en vie. Se sentant trembler, elle sortit un paquet de cigarettes de sa poche dont elle en extrait une.

Elle n’avait jamais fumé devant David, et c’était le premier paquet de toute sa vie. Elle n’avait probablement pas le droit de fumer ici, mais elle s’en fichait. Il fallait qu’elle reprenne se esprits. Elle tira une bouffée en fermant les yeux comme pour oublier l’endroit où elle se trouvait.

De toute évidence, en vouloir à David était chose improbable. Il faisait tellement de choses pour elle qu’elle ne pouvait lui en vouloir, même si elle était choquée par cette révélation assez innatendue.

« Dis… » s’osa-t-elle à prononcer entre deux bouffées. « Comment on a tous pu… devenir aussi… devenir comme ça ? »

Sa question était étrange, et elle-même eut du mal à en déchiffrer le sens. Mais David avait comprit. Il devait comprendre, comme toujours. Elle n’osa pas le regarder de nouveau dans les yeux, de peur de fondre en larmes immédiatement après.